jeudi, avril 30, 2009

Les maltraitances dans le sport

Des livres-témoignages, des articles de presse, des études scientifiques ont ces dernières années rompu l’omerta sur les viols, harcèlements sexuels, manœuvres de séduction, coups et blessures, injures, pressions de toutes natures exercées par des entraîneurs sur des sportifs adultes et mineurs.

Depuis une vingtaine d’années seulement le législateur français puis européen a élaboré des textes de loi punissant « LA MALTRAITANCE ».

Le MJS après avoir mis au travail une équipe d’experts (médecins et psychologues, sociologues et juristes) a engagé une grande opération nationale de sensibilisation.

LUNDI 27 AVRIL les cts lorrains, tous sports, après une précédente séquence d’information, ont été réunis au creps toute la journée pour une formation destinée à éveiller leur vigilance, et celle de leurs pairs entraîneurs, sur ce « tabou » de la maltraitance.

Une intervention magistrale, limpide, d’un universitaire parisien expert, a été suivie par une assistance captivée, plus silencieuse que d’habitude lors d' interventions en grand groupe, rendue muette par le fond et la forme du propos de l’orateur, qui pour certains constituait une révélation.

Les cts ont ensuite été divisés en sous groupes pour participer à des ateliers, prendre eux mêmes la parole, entendre de nouveaux intervenants sur des thèmes comme le surentraînement, la boulimie et l’anorexie mentales, le dopage et autres addictions, les dérives du coaching.

Le concept de maltraitance étendant le périmètre de sa signification au fur et à mesure des présentations.

Un psychologue lorrain, attaché aux services, entre autres sportifs, d’un club de basket pro, d’un athlète de dimension mondiale, a animé un remue-méninges au cours duquel des cts ont témoigné qu’ils avaient eux-mêmes, en tant qu’athlètes et/ ou coaches, été les sujets ou les objets ou les témoins, de l’un ou l’autre des thèmes cités.

Un exercice pratique a mis en évidence les effets positifs de la dynamique de groupe mais a permis aussi de visionner un clip et théoriser les influences moins saines qu’un leader ou un groupe peuvent exercer sur un membre, bouc émissaire, souffre douleur.

Il est bien entendu impossible de RESUMER ici tout ce qui a été dit, entendu, interprété, mais nous pourrons revenir sur un des thèmes, à la demande, lors d’un prochain stage ou réunion ETR.

Le thème du surentraînement a fait l’objet d’un intérêt particulier, très partagé par tous les cts de tous les sports représentés, dans mon atelier, mais sa définition, son classement dans les thèmes de la maltraitance a fait débat.

Certains défendent l’idée que le surentraînement n’est pas une maltraitance mais une simple erreur de programmation, d’autres pensent que l’excès est structurel, dans toutes les activités humaines, pas seulement sportives, qui visent l’excellence, la reconnaissance sociale.

Les activités artistiques, intellectuelles, professionnelles peuvent aussi donner lieu à des maltraitances, l’univers conjugal et familial n’y échappent pas plus.

Raison de plus pour lutter contre « TOUT CE QUI INFLIGE UN DOMMAGE A AUTRUI OU SOI MEME ».

Le fait que les maltraitances touchent d’autres humains que les sportifs ne dispense pas les sportifs de LUTTER CONTRE LES MALTRAITANCES DANS LE SPORT.

L’idée que pour atteindre un haut niveau d’expertise la souffrance serait un passage obligé est un premier débat ; l’acceptation que beaucoup doivent souffrir pour que un seul ou quelques uns, atteignent l’excellence en est un autre.


Surentraînement

L’entraîneur qui entraîne trop par ignorance des méthodologies d’entraînement, et des rythmes de développement, sans intentionnalité malveillante, OU BIEN en obéissant au calendrier fédéral qui parfois est plus étendu pour un jeune international en pôle que pour un senior professionnel

EST IL MALTRAITANT ?

OU BIEN est il seulement complice d’une institution maltraitante ?

L’entraîneur qui entraîne beaucoup ou trop, en imposant des charges beaucoup ou trop importantes ou trop nombreuses, en sachant qu’il fait courir des risques à ses entraînés, pour obtenir les résultats rapides ou précoces, dont il a besoin pour conforter sa place ou se sentir reconnu

L’entraîneur qui glorifie la souffrance, en stigmatisant le manque de courage, de volonté de motivation, de ceux qui faiblissent,

PEUVENT NE PAS SE SENTIR COUPABLES DE MALTRAITANCE s’ils ont intégré la conviction, la croyance qu’il faut souffrir pour être beau, qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs, qu’il y a un prix à payer pour tout…etc

Ces entraîneurs ne se sentent pas coupables, ils sont pourtant responsables des conséquences de leur coaching.

L’entraîneur qui accepte qu’un sportif en fasse trop, mais sans prescrire la dose, lui-même, en observant, tolérant, seulement les excès de l’athlète qui s’auto maltraite

voilà encore un autre cas de figure qui rend difficile une définition serrée du surentraînement

QUELLE est la bonne dose ?

Personne ne le sait : d’un sport à un autre, d’une époque à une autre, d’un pays à un autre, la bonne dose est différente. Ici et maintenant, deux sportifs du même âge, du même niveau, de la même discipline, mais avec deux entraîneurs différents et parfois avec le même entraîneur peuvent supporter plus ou moins une même dose.

L’entraîneur PROFESSIONNEL est par formation et expérience professionnelles RESPONSABLE, il prescrit la charge d’entraînement.

Le cts, entraîneur lui même, formateur d’entraîneurs, chargé du suivi des athlètes et des entraîneurs, donc proches d’eux, est responsable de lui-même et vigilant pour tous.

Alors quels conseils donner ?

Suivre les actes du sportif qui par ses progrès, sa stagnation, sa régression, va dire si la dose est bonne ou non pour lui.

Observer le corps du sportif qui en se fortifiant ou en se blessant va dire que la dose est bonne ou excessive.

Ecouter l’humeur du sportif qui par son entrain ou sa lassitude, par sa présence ou son absence, par sa régularité ponctuelle ou ses retards va dire si la dose lui convient ou non.

Enfin écouter le sportif lui-même dire son mot sur la dose avant de lui parler pour qu’il écoute à son tour le coach lui expliquer les efforts demandés.

La stagnation ou régression des performances, les blessures, les absences – retards et autres manifestations de lassitude, les plaintes explicites, sont des signes cliniques qui peuvent constituer un tableau du surentraînement.

Un seul signe, une fois, n’a pas valeur de preuve, c’est la répétition d’un signe, de plusieurs signes, qui peut faire sens.

Des blessures répétées à la suite de tacles d’adversaires, une pubalgie que le footballeur s’inflige lui-même et dissimule à l’entraîneur, une infiltration ou un strapping que l’entraîneur conseille ou impose à un sportif blessé pour qu’il participe, y compris dans l’intérêt de l’équipe, n’ont pas le même sens.

Une blessure consécutive à un bris de perche ne peut être confondue avec une répétition d’entorses, bursites, tendinites, et autres problèmes musculaires ou articulaires chroniques, qui ne guérissent pas, résistent aux soins, parce que le coach et/ou l’athlète, ne tolère pas un repos qui interrompt ou réduit un cycle d’entraînement ou parce que l’athlète n’a pas d’autre solution que la blessure pour faire entendre, ce qu’il ne peut pas exprimer autrement.

QUE FAIRE quand un signe de surentraînement apparaît, se répète, quand un autre signe de dysfonctionnement surgit (comportements anorexiques ou boulimiques, surinvestissement obsessionnel, manœuvres de séduction au sein de la dyade entraîneur-entraîné, exigences tyranniques du coach, attitudes capricieuses de l’athlète, conflits au sein du groupe pénalisant un membre etc) pour éviter la maltraitance ?

1/ savoir identifier une maltraitance, objet de la formation du jour, ne pas la nier, en sachant que si 65% des personnalités des compétiteurs sont bien adaptées, 35% sont dites difficiles.

Parmi ces cas difficiles LES TROIS QUARTS concernent les sports individuels.

2/ déclencher une proposition d’aide
3/faire quelque chose pour éviter la récidive


Une proposition d’aide peut être trouvée à l’intérieur du club si la maltraitance observée est mise en paroles et non niée, tue, par pudeur ou crainte d’intrusion. Mais les plus proches ne sont pas toujours les mieux placés pour observer ce que l’habitude banalise, pour oser intervenir, pour être entendus.

Le cts peut alors constituer un tiers extérieur : avec l’équipe technique régionale, ou lors d’une réunion d’entraîneurs, au cours d’un stage, il peut susciter l’échange et offrir un cadre à une circulation de la parole sur le thème de la maltraitance sans personnaliser.

Il peut aborder le problème avec l’intéressé en prenant un maximum de précautions, en demandant l’autorisation à l’intéressé, en lui laissant le choix du lieu et du moment, en suggérant la présence d’un tiers, qui brisera la relation duelle.

Il peut et doit faire appel à l’aide d’un professionnel ou à la Loi s’il juge que la situation, les faits, réunissent les conditions d’une maltraitance qu’il n’a pas les moyens d’affronter.

LA LLA a depuis 1988 une expérience des groupes de parole ; elle est une des premières ligues françaises, tous sports confondus, à avoir fait appel aux services d'une psychanalyste ; en 2005 à Forbach avec la FFA +le comite 57 + le GREPAS, en 2007 à Nancy avec L'AEFA elle a organisé ou participé à des colloques réunissant des coaches et des psychologues du sport français, grec, et brésilien.

La DDJS 57 a offert ce service de groupe de parole aux coaches mosellans, dans les années 90;

La DRDJS a pris le relais et offre depuis plus d'une décennie six rendez vous annuels aux cts et aux formateurs du creps pour évoquer en présence d'une psychanalyste, les difficultés qu'ils peuvent rencontrer dans l'exercice de leur fonction. Prochain RENDEZ VOUS LE 28 MAI.

AU CREPS fonctionne un groupe suivi accompagnement des responsables de pôles, ouvert à tous les adultes en relation avec les sportifs + un conseil de vie pour les membres des pôles, qui peuvent consulter un psychologue en toute discrétion, sur simple appel téléphonique.

Le GREPAS est une association qui organise en LORRAINE des groupes de parole pour entraîneurs.

La Lorraine ne prend pas le wagon en route. D'après les statistiques et enquêtes ministérielles, il semblerait, a dit le docteur LAURE, que notre région soit moins touchée que d'autres.

8 commentaires:

Céline a dit…

J'espère que vous avez fait part de la maltraitance morale que vous faîtes subir régulièrement aux différentes personnes que vous croisez sur les stades...

Anonyme a dit…

et il y en a des entraineurs en Lorraine, jouant sur la concurrence entre athlètes (notamment féminine) en instaurant un rapport de séduction entre athlète et entraineur, encourageant l'anorexie par des reflexions désobligeantes et certains sont même diplomés

Céline a dit…

Le harceleur est un humain !



Mais pas n’importe quel humain, un humain qui aime jouir du mal qu’il fait à autrui.

Le harceleur est un être « parfaitement » équilibré, il ne fait jamais de mal à autrui gratuitement, non il le remet sur un droit chemin ou sur les rails de sa seule volonté.

Il agit pour le Bien, il sait ce que l’autre doit faire et comment il doit le faire mieux mais pas seulement mieux car mieux est encore en deçà des objectifs définis !

Non le harceleur exige le « meilleur » de sa « victime » pour le bien : d'un groupe, d’une société, d’une institution, d’une administration, etc...

Le harceleur est celui qui détient un petit ou un grand pouvoir mais qu’il soit petit ou grand son profil est toujours le même :

Il n’a pas de temps à perdre, pas que ça à faire ; il est lassé de répéter que les choses ne vont pas dans un sens pertinent : son sens à lui, le sens de SA vérité, de SA supra pensée, supra lucidité, supra vanité !
Il édicte ses propres lois parce qu’il est au dessus des lois !
Tous ceux qui ne sont pas en conformité avec ses propres lois, toute tentative de dialogue constructif est une offense envers SON pouvoir.
On ne badine pas avec la hiérarchie. L’insubordination est une faute gravissime qui ne souffre pas d’être bafouée.
Mais osez donc tenir la dragée haute au harceleur, osez donc dire non : à l’absurdité personnifiée, et il aura l’attitude légitime pour vous broyer!!!
Soutenez son regard tout puissant en ne cillant point, osez le verbe riche, osez l’écriture circonstanciée et prenez vos coups de bâtons Ô combien mérités...
L’autorité sait Mieux que vous, pour preuve : elle est « l’Haut-orité »?

Soyez raisonnable, reconnaissez les bien-fondés, devenez intelligent !
Taisez-vous, vous n’êtes que du menu fretin, quantité méprisable !
Votre santé, vaste fumisterie… le diable en rit !

Le harceleur ne choisit pas sa victime au hasard : elle n’est pas plus faible ou plus vulnérable qu’une autre personne. Très souvent le harcèlement se met en place quand une personne réagit à l'autoritarisme d'un chef et refuse de se laisser maltraiter.
La victime présente des qualités certaines : perfectionnisme, conscience professionnelle.
La jubilation pour le pervers souvent de type narcissique est d’autant plus jouissive.
Le harceleur se nourrit du sang de l’autre car sans ce sang, il se viderait de sa substance.
Plus sa proie est coriace, plus nutritif est son sang.



Conclusion :
Réagir, c’est le meilleur moyen pour permettre à ces envahisseurs du mal d'agir sur ceux qui ne demandent juste qu’à vivre en PAIX !
Donc laissez faire c’est ce qui permet que cela passe, car le harceleur se nourit aussi de la polémique.

PS : Vous avez reconnu quelqu'un ? Moi aussi :-))

Anonyme a dit…

Si vous n'êtes pas content du travail du CTS monisieur Ragni, ne lui adressez pas la parole, plutôt que de l'agresser en commentaires sur ce blog, ne lui prêtez pas attention. Mais surtout, arrêtez de le décourager dans son travail que certains concidèrent comme très pertinant et de bonté pour l'athlétisme Lorrain et Messin.

Un membre secondaire de BROS.

Anonyme a dit…

ouah cool céline, quel agréable moment que de lire un concentré de connerie en si peu de lignes. Presque pathétique, j'en éprouve presque de la pitié pour toi qui semble terrassée,accablée, anéantie par la toute puissante malveillance de notre tyran de cts. Il est plus fort que je ne le pensais... Ou, du dois avoir l'esprit fragile.
Ou alors, s'il te plait céline, dis moi quelles pilules tu prends pour être dans un état pareil, j'ai envie de m'amuser aussi...

Ridicule

Aymeric a dit…

"Pathétiques" vous êtes... Vous en oublier l'esprit du sport et réduisez l'athlétisme à une source de querelles et autres disputes ridicules... Il fallait quand même le trouver !

Marc Peterlé a dit…

Question qui n'a rien avoir avec le sujet.J'ai une question sur un point de reglement.Je matche en N2A dimanche a Thaon.Est il possible de matcher la veille a Metz en R3 mais hors concours?Repons rapide attendue merci

Jenny sur Mars a dit…

Merci Céline de t’approprier mon texte mis en ligne sur mon propre Blog… sans me citer, sans même avoir daigné déposé un com sous mon article que tu as déplacé ici et là...
Quand on plagie un auteur, on lui inflige aussi une forme de maltraitance.
Lutter contre la maltraitance, c’est aussi veiller à respecter autrui …

http://le-journal-d-une-martienne-celibataire.over-blog.com/article-18884589.html
Titre de mon article : Harcèlement moral…Maltraitance visible.

Jenny