LA PAROLE DE L'entraîneur

EN FORMATION ENTRAINEUR FFA, on aborde surtout les questions  biologiques  et techniques,  un peu  les dimensions pédagogiques, très peu ou pas du tout les autres dimensions de la fonction d’entraîneur. Malgré  les efforts d’un Philippe Leynier pour faire une place aux facteurs psychiques de la performance.

 En formation MJS ou STAPS les compétences pédagogiques et relationnelles sont développées,  les facteurs mentaux et psychiques de la performance aussi ; les influences  de la personnalité des deux membres de la dyade entraîneur-athlète, de leur histoire personnelle et de leur roman familial, sont abordées.

Quand on écoute parler les entraîneurs, on repère immédiatement dans leur discours, ceux qui en formation ou de manière plus empirique, ont été sensibilisés à l’importance DE LA PAROLE de l’entraîneur, son PRINCIPAL OUTIL.

Un coach   lorrain entraîne des athlètes qu’il nomme « potes » dont une panthère.  Un autre   fonctionne   en « cartel »  avec lui et un  troisième  en « sainte alliance »   avec eux; l' entraîneur des Grenoboys  a   certaines  convictions  techniques athlétiques,  voire religieuses,  qui lui sont propres, mais il a découvert une nouvelle pépite , qui m'a laissé muet de surprise ..... peut être parce que son nom  est trop proche du mien ?

Moi-même   sans remonter jusqu’à mon premier « number one », mon « king » pour l’éternité, j’ai toujours ajouté des "outch" et  des  "muche"  et autres onomatopées  aux noms prénoms de mes entraînés, qui parfois détournaient  eux-mêmes  ( "waza ari" disait casouche pour  lahouari à qui j'ai transmis  "gobmuche" )  le nom de leurs partenaires;

Je coache un  « clan »  aujourd’hui  constitué de  jeunes anonymes qui entourent «  primus is back  et  hypo, girafon  et   autres thor »,
 hier     «  d'une comète et iron girl,  magicmag, cœur de lyon, banquier, meusien matthews, Odin, » avant-hier « de fait semblant ,nounours,  Vince, vilain canard , gregvolant, bubale et  d'un  fameux  signifiant majeur » .   

Un « dieu grec »  longtemps , un « marsouin, une rox  » plus récemment  et plus brièvement, un «  red one » un court instant, ont fréquenté  en  membre ou  « guest star » ce CLAN.....

Si vous lisez le blog vous connaissez  bouche de lait, le cow boy texan et   le petit volubile  devenu grand, parce qu'ils  sont  coachés par maître RAPH , la pétillante et dynamitero  de gobmuche, let it be  de juju  parce qu'elle   a la fréquence rock des années beatles, et bien entendu coach  fab fab fabulous car  le discours du coach de Lucifer  est  aussi fait de métaphores et métonymies.

D’autres coachs lorrains  drivent  un « team » voire un « commando »  je vais encore être trop long si je cite tout le monde. C'est plus rapide d'accepter les reproches anonymes des oubliés. 

 Voilà  assez d' exemples de discours métaphoriques.

 Depuis toujours  la presse baptise les sportifs  français dont les sprinters  (le junior d’Ambérieu , le blond péroxydé, la reine Christine, ou Cendrillon, une métaphore  que j’ai empruntée à Antoine Blondin et Colette Besson, pour nommer une Lorraine avec  un carnet de bal  fourni en entraîneurs , fermé pour moi ) ou étrangers ( la foudre, le pitbull, la locomotive de WACO , el CABALLO  ou King Carl )

Des coaches contractent  des prénoms en LOU ou  VIOU  ou SEB ;  d’autres  les allongent en KEDIVIN  OU réduisent des mots  ou expressions du vocabulaire   comme « athlé pour athlétisme » ou  « start pour starting block »  ou « compet pour compétition » 

Voilà des exemples de métonymies simples qui consistent à raccourcir  un mot; il en existe d’autres  « séance pour séance d’entraînement » ou  «  je suis lactique » pour dire que l’effort  a produit un taux d’acide lactique important dans le sang »   ou «  je suis mort, ou carbo ou cuit,   pour mort de fatigue »  mais

«  lactique »  ou « mort »  peuvent aussi signifier « fatigant » car la métonymie  consiste aussi à utiliser un terme pour désigner un objet au moyen d’un terme habituellement utilisé pour désigner un autre objet  ( quand la lactatémie atteint des sommets   le quarter miler sait dire par métaphore ou métonymie triviale, qu’il ne maîtrise plus ses sphincters)

Si  depuis toujours, je fais  un grand usage, souvent incompris,  de ces procédés linguistiques , c’est que  j’ai découvert puis  étudié, appris, combien LA PAROLE DE L’ENTRAÏNEUR EST SON PRINCIPAL OUTIL .

 LA PAROLE  de l'entraîneur est PEDAGOGIQUE explicative mais  si  les explications  sont utiles pour faire progresser un débutant, elles ont leurs limites avec des athlètes plus performants et expérimentés.

D’abord parce qu’ on peut expliquer une chose et son contraire ;   la meilleure façon d’apprendre à lire ,  est  elle globale ou  plus  syllabique ?  Pour courir vite  est il utile de faire de l’aérobie, qui  n’est pas un facteur de la performance en sprint ?   la foulée comporte t-elle  une phase de soutien voire d’amortissement  passive ?   les compétiteurs ou les voyous le sont  ils de naissance ?  

Soutenir ces thèses et  dire le contraire ou ce qui peut sembler contraire est possible.

 Ecoutez les EXPLICATIONS DES SCIENCES ECONOMIQUES   POUR  OU  CONTRE l'euro ....... 

On peut  défendre  que  l’aérobie libère la vitesse, autorise des charges d’entraînement sprint inaccessibles à ceux qui n’en font pas, que la phase d’étirement avant renvoi est active, que ceux qui naissent armés d’aptitudes  physiologiques et de principes  éducatifs  peuvent  en faire mauvais usage , et que bien des manques initiaux peuvent être  des moteurs de résilience.

Mon coaching  est  ainsi évalué par  certains trop sophistiqué ou trop imprécis, à l’extérieur mais aussi à l’intérieur du  CLAN.

Les entraîneurs  qui ignorent ou récusent les bienfaits de la  pédagogie,  y compris quand elle se pare des attraits modernes de la didactique  voire  de la psycho-pédagogie , prônent parfois une PAROLE AFFECTIVE.

LA PAROLE  TECHNIQUE  ET PEDAGOGIQUE, c’est vrai , peut être affectée  par des dimensions affectives,  qui parfois se substituent  avec efficacité  au discours savant qui peut  être inopérant , quand  de la théorie on passe « au terrain »  

Mais l’entraîneur dupe d’une position de « substitut parental » ou « de copain »  prend des risques que le  verdict du « terrain  »  sanctionne souvent rapidement quand l’ado devient adulte.

En formation on fait donc  la différence entre compétences pédagogiques et relationnelles. Mais là encore il faut se garder de réductions simplistes. La relation entraîneur entraîné, y compris si l’entraîneur est le mari, le compagnon, le père, l’épouse, la compagne, la mère, ne se confond pas avec  la relation d’amour, même si l’amour de transfert, qui imprègne les relations athlète-entraîneur,  est une forme d’amour ;  on peut  aimer  ses parents, ses enfants, ses athlètes, un homme ,une femme , ou plusieurs,  mais  pas sur le même mode, car outre l’interdit de l’inceste, l’entraîneur  doit  respecter une éthique de fonction.

CERTAINES relations entraîneur-entraîné sont en même temps des relations familiales   et ou sexuelles; des exemples de réussite existent, je ne possède pas de statistiques, mais  en  plus de quarante ans  de présence sur le stade,  j’ai observé  quelques   réussites et beaucoup  d’ échecs.

Des relations d’amitié  véritables sont possibles et durables, après la carrière parfois, alors que les relations de « copinage » sont  souvent plus éphémères pour plusieurs raisons ; les entraîneurs  experts et les athlètes de bon niveau  sont  SAUF EXCEPTIONS souvent de générations différentes ,parfois très différentes: cet écart n’interdit nullement  les sentiments de complicité  amicale ; une trop grande proximité en revanche rend plus difficile la recherche de la « bonne » distance relationnelle, qui se nourrit d’une différenciation entre les sentiments familiaux , amicaux, professionnels  si l’athlète est pro, et autres sentiments liant un coach supposé savoir et un athlète  supposé pouvoir.

Le voussoiement est une façon de marquer, non pas  le respect mutuel, que le tutoiement permet aussi,

mais la différence de position  entre  le coach  qui parle et l'athlète qui agit , seul à pouvoir gagner ou perdre. Ce sont  des représentations psychiques qui se disent tu et vous 

Si  tu as confiance en mon supposé savoir que tu vouvoies pour signifier la valeur que tu lui accordes  , alors et alors seulement je peux  peut être en faire usage ? 

Métaphore et Métonymie sont deux procédés qui permettent à une parole d’être plus qu’informationnelle, séductrice et persuasive ; en s’adressant  à l’imagination et la sensibilité d’un  primus ou d’un girafon, un monstre de coach cherche à faire devenir  sprinter  recordman  ou hurdler  

 ( voir la fonction conative de la parole)  des athlètes sur le mode de l’humour ou de l’ironie.

IL EST CLAIR que cela n’exonère  pas le coach de dispenser   des paroles informationnelles  pour que les athlètes  comprennent   et soient acteurs de leur projet ;  d’autre part, autre réserve, ce coaching comme tout autre, peut être erroné …. Les cordes de la sensibilité se manient avec prudence.

PRIMUS  par exemple est le troisième signifiant utilisé en neuf ans, après récusation d’un quatrième ; 

c'est lui qui a co-opté THOR   en souvenir d'une trace laissée par " un enfant gâté  odin "

HYPO  je ne sais pas encore , après quatre saisons, si c'est une bonne trouvaille donc JUL's sert encore

Girafon peut fonctionner pour un junior  mais peut être pas pour un senior ? 

Vilain canard   aussi  a du être abandonné sur demande  de l’intéressé, magicmag ou gregvolant  ont mieux fonctionné.

Une gazelle est arrivée  cette année, déjà  baptisée,  mais par une religion du sport différente  de celle du Clan ........il faudrait donc un nouveau  baptême  ?

NOUNOURS conserve,  après sa carrière, une désignation métaphorique liée à la trajectoire d’une comète avec laquelle il a souvent fait  semblant ou salon de thé , pour retarder les moments  daille daille  où  pouce trochanter  il  fallait tirer  sur le paillasson  jusqu'à ce que l'acide lactique gicle des oreilles.....