Coup de chapeau aux... nageurs

Après Barcelone, Budapest

Voilà que les Français dépourvus du fighting spirit des Britanniques qui ont inventé le sport, de la discipline des Germains, de la passion nationaliste pour le sport de peuples plus latins, voilà que les Français apôtres de la lutte antidopage et respectueux d'une éthique qui serait bafouée hors de nos frontières par les Etats ou les marchands qui utilisent le sport pour vendre leur idéologie ou leurs produits...

Voilà que les Français se mettent à gagner, et pas seulement en skis sur bosses, en BMX, en rugby, en hand ball, en voile, rallyes automobiles, tir à l'arc ou armes à feu,  et autres sports plus ou moins confidentiels, où il manque à l'appel soit des adversaires Africains, soit des Yankees soit des Chinois... soit d'autres nombreuses nations sans moyens pour couvrir le pays de patinoires et de dojos, de vélodromes, et de gymnases.

Les footballeurs, l'AF SUD ne doit pas nous rendre amnésiques, ont gagné une coupe du monde de football et ont failli en remporter une seconde, à un coup de tête près, emportant dans l'intervalle un championnat d'Europe, après celui de 1984 et... un demi siècle de vaches maigres.

Les handballeurs après des décennies de mondial C sont montés au ciel de l'Europe qui est aussi celui du monde, dans ce sport collectif inventé et surtout pratiqué sur le vieux continent.

Les Français donc seraient devenus, soudain à l'échelle de l' Histoire du sport,   capables de briller dans les sports dits énergétiques, collectifs, mais aussi individuels, comme la natation et l'athlé ?

Aujourd'hui UN GRAND BRAVO AUX NAGEURS... pour commencer

Bravo pour le record de  médailles, bravo pour le niveau des perfs, bravo pour les énoncés et les énonciations, entendus et lus en commentaires.

Mais maintenant va venir le temps du débriefing

Si des explications communes ont leur place, d'autres doivent venir différencier deux sports, certes individuels, certes énergétiques, certes universels, et des champions qui ont certes la même nationalité mais deux sports très différents, pratiqués par des Français dont certains certes se ressemblent mais d'autres se différencient, par la couleur de peau, la morphologie, le parcours social ou familial, la trajectoire sportive.

La natation est un sport, même s'il existe quatre styles  de nage,  et des zones d'effort pour sprinters courts  et longs, des distances plus longues. Le water polo, le plongeon, l'eau libre, la natation synchro ne mettent pas en scène des sujets aussi distincts des "nageurs" que ceux qui pratiquent  des sports aussi différents que le 100M/110H et le marathon, le lancer du javelot ou du poids, le saut avec ou sans perche.

A Barcelone et Budapest, les Français ont eu des adversaires venant de toute L'Europe... Dès l'an prochain, aux Mondiaux ou à Londres, Lavillénie et d'autres lauréats athlètes barcelonais  ou nageurs  médaillés et champions d'EUROPE, auront une tâche compliquée par les concurrents des Amériques ou d'Australie mais pour Lemaitre et Mekhissi et certains athlètes médaillés...  ce sera beaucoup plus compliqué, un tout autre niveau d'adversité, quand les coureurs AFRICAINS, les sprinters des Caraibes, viendront s'ajouter aux concurrents des Amériques ou D'ASIE ou d'AUSTRALIE, sans parler des très nombreux "concurrents naturalisés" qui différencient encore les adversités.

Derrière LES ANALOGIES que le commentateurs ne vont pas manquer de pointer pour décrire cette coïncidence heureuse, plus attendue en natation qu'en athlé, qui fait suite à une énorme déconvenue footballistique, il y a des explications plus complexes, voire plus contradictoires, en cause de cette double réussite de deux sports, deux fédérations.

Le débat est ouvert.

C'est dans l'échange que nous pouvons tirer des résultats de Barcelone ou Budapest, des enseignements utiles pour d'autres succès, internationaux mais aussi nationaux.