Suite réunion ETR/28/03/09
BILAN SPRINT
En préambule une synthèse du colloque de Sarrebruck et un avertissement sur les neurones miroirs.
Le coach US Todd HENSON (université de San Diego) ne fait pas de travail aérobie à un rythme inférieur à la vma pour ses sprinters-hurdlers –sauteurs, mais, il fait précéder chaque séance de 20 /30 mn de gammes techniques exécutées en continu.
FF, soutenu par PR, a rappelé que les Américains n’utilisent pas les mots endurance et résistance comme les Français.
Henson a un programme d’enchaînements de parcours courses de 200 m courus à 70 % du PB entrecoupés de récup courtes de 45 SEC / 2MN entre les séries (2 à 3 séries de 3x200 pour ses sprinters courts/3 à 4 séries de 3 à 5X200 pour ses sprinters longs) pour développer en même temps les filières aérobie et anaérobie sur un rythme égal et supérieur à la vma.
L’américain GREG NIXON qui a gagné le 400 à Metz cet hiver effectue des parcours plus longs, 300m, même rythme, même récup de 2MN.
CLYDE HART, le coach de Michael JOHNSON/WARINER, programme des 8 x 200 ou 6X300 avec 2mn de réup mais aussi des courses en nature en continu jusqu’à 45 mn ou bien trente minutes de fartlek ou encore des 6X800 en nature séparés par 3’ de récup).
Henson travaille la vitesse à 100% et quand les parcours sont, en côte ou en tractant un charriot, il veille à respecter la règle des 10% : le parcours doit être exécuté au moins à 90%.
Donc un sprinter qui vaut 5 secondes au 40 m doit courir sur une pente ou avec une charge qui lui permet de parcourir le 40 m en 5.5 maxi.
Ce travail de « vitesse » peut se transformer en travail lactique quand 10 X40 sont enchaînés avec un temps de récup court ; le total des 10 X40 + deux secondes doit correspondre au record de l’athlète sur 400.
Henson fait un gros travail technique afin d’obtenir un gain en coordination et une efficacité optimale du temps d’appui au sol, seul moment où il est possible d’accélérer le corps si ce dernier est bien gainé. Il insiste énormément dans tous les exercices sur le gainage de tout le corps (pas seulement les abdos-lombaires).
Plus de détails sur le commentaire blog du 8 MARS.
LES NEURONES MIROIRS, étude de chercheurs italiens, accréditent l’idée que les progrès techniques peuvent être liés non seulement à la réalisation du geste, ou à sa mentalisation, mais aussi à son observation.
Regarder des films, des kinogrammes, des partenaires d’entraînement en train de réaliser un geste technique, déclencherait une activité nerveuse, cognitive, qui laisserait des traces favorables à la réalisation, ensuite, de l’acte moteur par l’observateur.
Bilan 400 femmes
Le RL/53.41 a été établi en 2001 par une athlète de 21 ans qui n’a plus progressé.
Entre 2003/2008 une cadette et quatre juniores 1° année + deux espoires + une seniore soit huit athlètes ont couru entre 54.71 et 57.69 et n’ont pas progressé, sauf l’athlète seniore.
Toujours dans la même période 2003/2008, onze autres athlètes, 6 jeunes, 4 séniores, une vétéran, pas toutes sprinteuses ont couru entre 58.00 et 60.00.
Sur les ONZE quatre seulement ont progressé trois jeunes et l’athlète vétéran.
Pour 53/54 on peut penser que
-ce sont des performances réservées à des athlètes « douées » d’aptitudes supérieures,
-faire 52 est très difficile.
MAIS pour 55/56, comment soutenir qu’il faut des dons rares pour atteindre et dépasser ces chronos en senior avec trois ou quatre entraînements par semaine, quand on débute en junior en moins de 60, en espoire en moins de 58 ?
Hypothèses explicatives
1/ 53.41 est un chrono difficile à améliorer ?
Peut être si ce chrono est un chrono obtenu en senior après plusieurs saisons de progression mais s’il est obtenu à 21 ans, cette hypothèse est DISCUTABLE.
2/La recordwoman de Lorraine possède moins de talent naturel que les dizaines de Françaises qui ont fait moins de 53.41 ? ( 20 ont fait moins de 52.50 )
Il est possible de soutenir le contraire en comparant les records sur 200 et 800 de Audrey Rouyer et ceux de plusieurs autres Françaises avec des records à moins de 53.41.
Elle ne disposait pas du coach, du groupe d’entraînement, du club, de l’environnement technique favorable à la performance ? (Chacun peut discuter la responsabilité de LF Labridy et Nancy, mais personne n’a fait aussi bien et, où, en Lorraine, peut-on trouver mieux, quand on observe que quatre Nancéiennes sont dans les huit meilleures Lorraines 2003/2008 ?)
A Sarreguemines, une cadette à 54.71, une juniore 1 à 57.31, une espoire à 57.51 sont pour le moment bloquées dans leur progression mais Sophie SCHNEIDER qui valait plus de la minute chez les jeunes a progressé à 57.52 en seniore, carrière en cours.
A Metz une juniore 1 à 57.49 est également en panne depuis cinq saisons
Dans les 42 autres clubs les pannes de progression commencent encore plus tôt, à plus de 58 voire plus d’une minute.
Certains avancent que ce sont les études, les blessures, les préoccupations professionnelles, familiales, affectives, qui expliquent les difficultés de progression.
D’une part ces « difficultés » n’épargnent pas les centaines de Françaises qui courent ou ont couru en moins de 53.41/54.71/56.48 …….57.69.
D’autre part un coach a pour mission de trouver des solutions techniques mais pas seulement techniques, car il sait par formation et expérience, que les facteurs de la performance sont loin d’être limités à la technique, ou à la physiologie.
Il y a donc une AUTRE HYPOTHESE explicative, commune à tous ces blocages, une cause qui vaut pour 53.41/54.71/ 56.48 ….. DONC une hypothèse qui dépasse les personnes concernées, athlètes et coaches, d’autant que parmi les dyades athlète-coach citées, certaines peuvent faire mieux que 53.41/54.71/56.48 cet été ou l’été prochain.
QUELLE EST DONC CETTE AUTRE HYPOTHESE commune à tous les résultats du bilan 400 femmes et à d’autres bilans, femmes et hommes ?
D’abord et avant tout l’absence d’expérience collective d’un niveau de pratique supérieur.
C’est beaucoup plus facile de courir en moins de 53.41/54.71/56.48 dans une ligue où ces chronos ont été dépassés, atteints, apprivoisés, par un grand nombre d’athlètes et coaches car
C’est beaucoup plus facile de courir en moins de 53/54/56 dans un club, un groupe d’entraînement, avec un entraîneur….. rôdés à ce niveau de pratique.
Cet argument est contesté par FF/DD qui en substance avancent que si pour entraîner une athlète à moins de 53.41 en 2009 ou après, il faut avoir entraîné une athlète à moins de 53.41 en 2008 ou avant, le record de Lorraine ne bougera plus jamais, sauf à embaucher un coach expert non lorrain ou à envoyer une Lorraine vers un coach expert hors Lorraine.
Certes ces deux solutions semblent les plus évidentes et de CAZIER à TAHRI des Lorrains les ont utilisées MAIS……
Il y a une troisième solution pour les athlètes lorraines et les coaches lorrains qui ont l’ambition d’atteindre ces niveaux.
Réunir les athlètes lorraines et les coaches qui ont un intervalle de confiance proche de 53.41/54.71/56.48, pas pour briser des relations mais pour en créer de nouvelles, pour inventer des collaborations inédites, pour faire au coeur de l’individualisme de la performance
une place à un collectif humain.
C’est possible et pour construire ce collectif, l’outil est connu c’est celui de la parole.
Mais pas une parole consensuelle, politiquement correcte, acceptable par tous, jeunes et vieux, avec ou sans formation, expérience, bilan, non, une parole critique, contradictoire, où chacun dit sa vérité, avec des avis différents, dans un débat de type universitaire où ce sont les arguments qui s’affrontent et non les affects.
SI les coaches lorrains des meilleures lorraines se parlent, débattent, expriment leurs désaccords comme nous le faisons parfois trop vivement en réunions ETR, les chances QUE UNE réussisse 53.40 sont accrues et les chances QUE DEUX lorraines réussissent 54.70 aussi,
Que plusieurs réussissent 56.45 devient alors une représentation qui apparaît facile.
Un peu comme faire 60 M au marteau à AMNEVILLE.
Mais on peut aussi se contenter d’attendre et espérer l’émergence d’une juniore à moins de 53.41 (5 juniores françaises ont débuté entre 52.52/53.33) ou d’une espoire à moins de 53.41 ( il en existe des dizaines en France depuis la dispensée d’eps Nicole DUCLOS en 1969 /51.77 à 22 ans).
1 commentaire:
Bonjour patrice,
N'étant pas souvent d'accord avec toi, je le souligne... Mais il faut reconnaitre qu'à ce sujet, je partage complètement ton avis!
En effet, la plus part des pôles d'entraînements produisent de bons résultats, alors pourquoi ne pas prendre un existant et s'en servir à bon essient ?!
A brest, saison 2005/2006, deux athlètes du 400 se sont entrainées ensemble et ont toutes deux progressées dans l'année! Il ne s'agit que de Solène Desert-Marillé et de Virginie Michanol.
La première est descendu pour la deuxième fois de sa carrière sous les 52" et la suivante atteint 52"24...
En bref, avec les athlètes hommes et femmes que nous possédons en Lorraine nous pouvons largement prétendre à réussir ce challenge...
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