vendredi, décembre 26, 2008

Stage Vittel : réunions ETR

REUNION ETR

Le stage ligue Noël a permis de faire se rencontrer cts, coaches ETR, coaches personnels des athlètes en stage, coaches en formation moins de 12 moins/ de 16 ans et coaches venus assister à des séances d’entraînement ET/OU des débats formatifs.

DIMANCHE SOIR Julien Choffart a fait une intervention pour illustrer à partir de sa très longue carrière, toujours en cours, le concept de projet, après une présentation théorique par le cts.

Ce mot PROJET a en effet eu plusieurs autres sens que celui qu’il a depuis un demi-siècle.

Au cours des 20 dernières années, la problématique du projet est devenue centrale.
JP BOUTINET (Anthropologie du projet) révèle que plus de 2000 travaux référencés concernent le projet dans les années 90, contre 300 dans les années 60 et… quatre en tout, avant 1960.



Ce mot dans les autres langues que le français s’écrit en deux mots (purpose et project, entwurf et projekt, progetto et progettazione) pour distinguer les phases, pratique et théorique, de tout projet.

En français, projet confond les deux phases (comme stress en français confond cause et conséquence de ce phénomène, qui en anglais s’écrit stress et strain) et piège ceux qui ignorent la première phase.

Un projet se construit en théorie avant de se réaliser : le projet de carrière d’un athlète ou d’un entraîneur n’échappe pas à cette règle.

Dans tout projet il y a une part d’incertitude qu’il serait contre productif de masquer ou de nier par du savoir universitaire ou empirique.
L’acte compétitif est par essence incertain puisque deux boxeurs ou huit finalistes, même tous dopés, entraînés et motivés, ne peuvent pas tous gagner.

Le projet de l’athlète est pour une part une énigme, y compris pour celui qui dit vouloir être champion de Lorraine ou du monde, mais il apparaît

  • au fur et à mesure des progrès des performances, qui approchent ou restent loin de l’intervalle de confiance
  • encore plus clairement dans les décisions que prend l’athlète, pour s’entraîner, plus ou moins, mieux ou moins bien, dans un environnement plus ou moins stimulant


L’intervalle de confiance se situe entre le record personnel et le meilleur niveau atteint par les athlètes qui ont développé le même projet.

Pognon n’a pas l’intervalle de BOLT mais il peut battre son record de France, établi en début de carrière, à 23 ans, à condition de s’entraîner comme les sprinters à 9.98, avec un coach expert, dans un environnement stimulant
Pognon a décidé de quitter un coach expert, un pôle France INSEP, pour un jeune coach peu expérimenté et depuis trois saisons il est en difficulté, mais POGNON en trois ans, a formé le jeune coach qu’il a choisi, donc tout est possible.
POGNON peut faire 9.98 entre 27 et 30 ans, en 2009/2012, avec le jeune coach qui sera entre temps devenu expérimenté ou avec un coach rôdé aux sprinters à moins de 10.

Hallay n’a pas l’intervalle de Pognon, il n’a fait ni 11.07 en cadet, ni 10.50, en junior, ni 10.11 en espoir. Il peut viser les chronos des juniors à 11.18 qui ont fait 10.54 en espoir à condition de développer le projet de faire mieux que 10.54 ; s’entraîner plus et mieux, soit en choisissant un coach rôdé aux sprinters sous 10.54, soit en formant son coach actuel, en rejoignant un environnement plus stimulant ou en en créant un.

Les Lorrains qui ne débutent pas entre 10.3 manuel et 11.18, en cadet- junior, qui n’atteignent pas entre 10.52 et 10.80 en espoir, avec aussi peu d’entraînement que Ceril, Colvil, Guy, Dal bon, Hallay, Guillon, ne peuvent pas faire 10.43 ou 21.06 entre 23 et 25 ans mais ces chronos sont dans leur intervalle de confiance, après 25 ans ; ils peuvent atteindre ces chronos ou bien 21.33 ou bien 21.59 entre 29 et 31 ans à condition de mettre en place un projet semblable à ceux de DUPUY/KLEIN.

(Hozé a commenté un document-bilan APRES PEKIN qui fera l’objet d’une prochaine publication, stigmatisant les handicaps de l’athlétisme français, qui contrairement à d’autres sports français, d’autres athlétismes internationaux, organise son suivi de manière trop diluée.
Une réussite exceptionnelle est toujours possible partout mais l’exceptionnel ne peut constituer une règle. Les athlètes à fort potentiel, qui rejoignent des entraîneurs professionnels identifiés, des groupes d’entraînement ambitieux, des lieux d’entraînement sur-équipés qu’il n’est pas possible de multiplier sur le territoire, ont plus de chances de gagner une médaille, d’entrer en finale des grands championnats)

On peut construire une maison sans plan, sans projet élaboré, mais réaliser un édifice d’une qualité architecturale supérieure, passe par des esquisses et des plans, des schémas et des maquettes, qui matérialisent, concrétisent des idées ou des intuitions avant de les réaliser grandeur nature.

Pour totaliser 6700 points, 7200 points, JUJU s’est passé de projet athlétique : ses rêves d’enfant et sa détente naturelle, un saut à 2.07 en junior 1, les conseils et l’affection de son père ont suffit à compenser un relatif manque de fréquence et certains handicaps techniques à la perche ou sur les haies hautes.
Julien a fait du marteau, des haies basses, épreuves hors déca, sur lesquelles il possède des records personnels qui témoignent d’une pratique et d’un projet dépassant le PROJET PRIORITAIRE ET EXCLUSIF de 8000 au déca.

Jusqu’à 7500 points Julien a eu un autre projet prioritaire, mais plus tard, pour dépasser les 7900, JULIEN a dû prendre la décision, peut-être tardive a-t-il indiqué, de mettre EN PROJET SON RÊVE d’une sélection aux JO.

Aujourd’hui il explique clairement que PLUS DE 8000 points était ou est? DANS SON INTERVALLE DE CONFIANCE mais il ne sait pas si ce projet va rester une priorité ou être abandonné, car deux autres projets dont un, sans concurrence, lui tiennent terriblement à cœur, un familial et un forbachois, deux signifiants forts de son destin.

Pourtant, dit JUJU, des Français de mon niveau athlétique, voire d’un niveau inférieur, ont atteint et dépassé ce total de 8000 MAIS EN METTANT EN ŒUVRE UN PROJET AUTRE que le mien.

Le cts a révélé que des experts français et étrangers des épreuves combinées avancent que JUJU n’est pas un cas isolé. Un autre Lorrain avec un potentiel à plus de 8000 aurait échoué faute de PROJET plus que de potentiel athlétique.


Le lendemain, lundi soir, Bertrand Hozé et le cts ont revisité leur parcours d’entraîneur en soulignant qu’il n’avait pas pour référence le hasard.
La place occupée dans la famille, le rapport au corps, les rencontres du destin, aident à occuper ou refuser cette fonction paternelle, qui est très prégnante chez les entraîneurs, plus souvent hommes que femmes, parce que ces dernières ont une fonction plus nourricière et protectrice, une relation à l’autre moins phallique…. QUI s’accommodent moins bien aux exigences d’efforts que requièrent l’entraînement intensif et la joute compétitive.

Mettre un terme précoce à sa carrière d’athlète afin de se consacrer à celle des autres, semble un indicateur du projet d’entraîneur, durer jusqu’à 35 ans, puis prendre la décision de quitter une position d’entraîneur sans rompre totalement, être toujours rivé au stade à 59 ans, sont des attitudes qui attestent que le projet d’entraîneur, voire la compétence de l’entraîneur échappent au moins en partie aux dimensions techniques et pédagogiques.

Outre le cts et les orateurs, HUE, GOBERT, FABIANI, DUCHENE, DUPRE, LECERF, ROMARY, CRIVELLARI, HENRIOT, FLEURETTE et plusieurs athlètes ont assisté à l’une et/ ou l’autre des présentations de ces projets d’athlète et de coach.


Nicolas Jeudy après REMIREMONT et PLOMBIERES a exposé une troisième fois sa démarche avec Laurane Picoche, insistant lundi soir sur le rôle de la musculation avec charges dans l’entraînement du coureur de demi fond.
Son exposé référencé a fait une place à des enseignements universitaires dispensés à Dijon, mais aussi à sa démarche plus générale, inventive, quand on compare l’itinéraire compétitif des rivales seniors françaises de Laurane ou des cadettes juniores lorraines de la dernière olympiade.

A GOBERT, HUE, FABIANI, DUCHENE, les coaches demi fond du stage, s’étaient joints JP THOMAS, MICHEL POITEL, STEPHANE DUPAYS, trois coaches qui se sont déplacés pour alimenter le débat et apporter leur soutien au jeune coach vosgien de 33 ans, qui s’affirme parmi les meilleurs coaches de demi fond féminin de l’Hexagone.

HOZE/ RAGNI puis HOZE seul pour libérer la parole de certains athlètes qui s’entraînent avec le cts, ont animé un groupe de parole pour athlètes.

Faute de temps le groupe de parole pour coaches n’a pu être organisé.
Merci à JUJU pour la relecture

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