SUR LE TERRAIN
La rubrique Sur le terrain va emmener une équipe de reporters éclairés par la psychanalyse à la rencontre des actrices et des acteurs de différentes institutions de France, de Navarre et de Belgique. Trois équipes (et plus si affinités !) seront à la manœuvre : Bordeaux, Paris et Belgique.
Notre moyen privilégié : de courtes interviews visant à cerner un ou deux points où « Faire couple » résonne dans une pratique, dans un lieu. Quelle est la nature de ce lien ? Quelles formes prend-il à l’heure de l’amour liquide (Zygmunt Bauman) ? Comment se manifeste-t-il dans la clinique ? Y seront interrogés le couple amoureux, amical mais aussi patron-employé, entraineur-sportif, et encore médecin-patient, éducateur-ado, enfant-institution …
Cet espace du temps passé avec l’entraîneur, c’est parfois dans le corps vivant de l’athlète que s’en réalise l’intensité.
Propos recueillis par Françoise Labridy
Patrice Ragnni, vous êtes entraîneur depuis de nombreuses années, si je vous dis : « l’entraîneur et le sportif : drôle de couple », que me répondez vous ?
Le couple, c’est d’abord ma relation à ma femme Karolle, ensuite les athlètes un par un. Ma liaison à Karolle a été qualifiée de sacerdoce par l’intendant du collège où j’ai commencé à travailler comme professeur d’éducation physique au lendemain de notre mariage. Elle pouvait apparaître pour une part totalement irrationnelle compte tenu des écarts entre nous (milieux familiaux, principes éducatifs, centres d’intérêts politiques et culturels, différence de façons d’être…). Deux commentaires possibles pour éclairer ce qui reste largement énigmatique pour moi : soit c’est la différence sexuelle qui nous sépare et m’attire vers elle, soit c’est la caractéristique de l’amour, cet objet qui s’offre et ne se possède pas. Lire Jacques Lacan m’a fait apparaître cette impossible mise en équation de l’amour, et j’ai accepté cette miraculeuse incertitude.
Du côté des dyades entraîneur / athlète, il y a l’incertitude du résultat sportif et quant à la durée de la relation. J’ai rencontré mon premier athlète en juin 1978,......parmi ceux qui ont fait de moi un entraîneur
J’avais vingt-huit ans , jusque là j'avais été surtout athlète même si j'entraînais des camarades de quartier ou de club puis des élèves mais sans palmarès d’entraîneur. avec des athlètes adultes
J'ai entraîné dix ans. ce premier sprinter performant
Puis d'autres athlètes-phares, champions à un niveau régional, national voire international sélectionnés ou médaillés européens, rencontrés à trente cinq ,quarante, cinquante soixante ans.
À soixante-cinq ans, je continue à créer de nouvelles relations ou à raviver les anciennes. L’expérience des réussites et des échecs fait que les athlètes m’accordent un supposé-savoir-gagner dont je reconnais maintenant la fonction et que j’ignorais au début.
J’entraîne plutôt des hommes et la relation des athlètes à un père absent ou défaillant a souvent pesé dans mes collaborations. J’ai eu moi-même une relation conflictuelle à mon père. Cette dimension se répète et je ne la maîtrise pas. Dans mon groupe d’entraînement actuel, j’ai un ado de dix-neuf ans qui vit avec un beau-père ... d’autres vivent dans des familles recomposées.
Certains pères sont omniprésents en compétitions , voire assistent parfois aux entraînements mais j'ai entraîné 10 ans un athlète international sans apercevoir une seule fois son père.........
J’avais vingt-huit ans , jusque là j'avais été surtout athlète même si j'entraînais des camarades de quartier ou de club puis des élèves mais sans palmarès d’entraîneur. avec des athlètes adultes
J'ai entraîné dix ans. ce premier sprinter performant
Puis d'autres athlètes-phares, champions à un niveau régional, national voire international sélectionnés ou médaillés européens, rencontrés à trente cinq ,quarante, cinquante soixante ans.
À soixante-cinq ans, je continue à créer de nouvelles relations ou à raviver les anciennes. L’expérience des réussites et des échecs fait que les athlètes m’accordent un supposé-savoir-gagner dont je reconnais maintenant la fonction et que j’ignorais au début.
J’entraîne plutôt des hommes et la relation des athlètes à un père absent ou défaillant a souvent pesé dans mes collaborations. J’ai eu moi-même une relation conflictuelle à mon père. Cette dimension se répète et je ne la maîtrise pas. Dans mon groupe d’entraînement actuel, j’ai un ado de dix-neuf ans qui vit avec un beau-père ... d’autres vivent dans des familles recomposées.
Certains pères sont omniprésents en compétitions , voire assistent parfois aux entraînements mais j'ai entraîné 10 ans un athlète international sans apercevoir une seule fois son père.........
Les athlètes me vouvoient, je les tutoie, je donne du relief à leurs efforts, je les amène à prendre appui sur leurs sensations corporelles que je ne connais pas et dont ils me parlent,; je commente techniquement, par des images, - tirez sur le paillasson - je leur trouve des noms, ( le king, le signifiant majeur, le dieu italo-grec l'enfant gâté le primus le too much )afin de singulariser le sujet athlète auteur d'exploits et de contre -performances que je glorifie ou raille , sans confusion avec la relation humaine déconnectée du résultat sportif et même de la carrière sportive qui n'interrompt pas la rencontre du destin … Cet espace du temps passé, donné aux athlètes, c’est parfois dans le corps vivant de l’athlète que s’en réalise l’intensité, dans l’après-coup de l’absence.
Ainsi pour vos athlètes, vous préférez le terme de dyade à celui de couple ?
Le couple, pour moi, présuppose le sexuel. Dans la relation aux athlètes, le sexe au sens usuel est en principe interdit, mais il s’inter-dit, se dit, se met en acte entre les lignes, à travers une relation d’amour à transférer à la technique. La durée du temps passé en présence, aux entraînements, en compétition et en stage provoque une grande intensité affective qui parfois passe dans la vie. Mon premier athlète, international, entraîné de ses quinze ans à ses vingt-quatre ans est devenu le parrain de ma fille, née quand il avait vingt-deux ans. Il en a 52 et je continue à le voir avec un grand plaisir Ma meilleure athlète féminine a épousé un des athlètes, du groupe après l’avoir accompagné à une compétition sur ma demande. Je suis invité au mariage de leur fille prochainement .
Dans un mémoire DEA STAPS de 1990 sur la relation entraîneur entraîné , une demande d'amour à transférer à la technique je cite Marie-Josée Perec, triple championne olympique qui changea souvent d’entraîneur, " François Pépin ( son troisième coach) est un super entraîneur et je ne lui ai jamais rien reproché :.... ça s'est passé comme pour un couple marié, ;Un jour ça ne va plus, on se sépare .L'entraînement avec Michel DACH c'est pareil sauf qu'il n'y a pas d'histoires.....». Elle quittera M Dach puis J Piasenta dans un fracas médiatique, avant de choisir un sixième coach , allemand de l’Est, époux de la détentrice du record du monde du 400 m puis un septième ;....californien
A Sydney en 2000 PERSONNE ne parvient à la convaincre de ne pas renoncer aux Jeux Olympiques.dont elle est une des deux grandes favorites. sur 400 m......
.MJP quitte la capitale australienne sans disputer ses chances dans l'incompréhension, ,la réprobation générales
MAIS ce forfait inattendu irrationnel allait ouvrir la porte à un exploit impensable , bien plus grand que la performance athlétique de CATHY FREEMAN
Cette athlète australienne choisie par son pays pour porter la flamme olympique , autorisée à titre tout à fait exceptionnel par le CIO à porter deux drapeaux ,australien et aborigène ...., gagne plus que la médaille d'or du 400 en réconciliant ? tout un peuple divisé par les drames de l'émigration européenne sur ce continent
Au coeur de l'individualisme de la performance il y a de la place pour faire des dons en actes d'amour conscients et inconscients ?
Dans un mémoire DEA STAPS de 1990 sur la relation entraîneur entraîné , une demande d'amour à transférer à la technique je cite Marie-Josée Perec, triple championne olympique qui changea souvent d’entraîneur, " François Pépin ( son troisième coach) est un super entraîneur et je ne lui ai jamais rien reproché :.... ça s'est passé comme pour un couple marié, ;Un jour ça ne va plus, on se sépare .L'entraînement avec Michel DACH c'est pareil sauf qu'il n'y a pas d'histoires.....». Elle quittera M Dach puis J Piasenta dans un fracas médiatique, avant de choisir un sixième coach , allemand de l’Est, époux de la détentrice du record du monde du 400 m puis un septième ;....californien
A Sydney en 2000 PERSONNE ne parvient à la convaincre de ne pas renoncer aux Jeux Olympiques.dont elle est une des deux grandes favorites. sur 400 m......
.MJP quitte la capitale australienne sans disputer ses chances dans l'incompréhension, ,la réprobation générales
MAIS ce forfait inattendu irrationnel allait ouvrir la porte à un exploit impensable , bien plus grand que la performance athlétique de CATHY FREEMAN
Cette athlète australienne choisie par son pays pour porter la flamme olympique , autorisée à titre tout à fait exceptionnel par le CIO à porter deux drapeaux ,australien et aborigène ...., gagne plus que la médaille d'or du 400 en réconciliant ? tout un peuple divisé par les drames de l'émigration européenne sur ce continent
Au coeur de l'individualisme de la performance il y a de la place pour faire des dons en actes d'amour conscients et inconscients ?
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