jeudi, juin 24, 2010

Hall of fame sprint haies : Yves Hazo

Pour ouvrir le hall of fame SPRINT-HAIES, j'ai choisi YVES HAZO

Dans sa présentation il cite deux athlètes, dont une classée  dans les tops sprint haies, mais vous retrouverez souvent son nom associé à la carrière des meilleurs lorrains.

Comme YVES le souligne, il a formé peu d'athlètes, sur le modèle du junior à 10.7 qui en est resté là, mais il  en a perfectionné beaucoup permettant  à des athlètes détectés en cad junior dans leur club, de progresser en espoir et sénior

C'est avec lui que CERIL le recordman de lorraine du 100 a couru en 10.43, en 1994 à 25 ans, chrono jamais atteint avec ses coaches successifs, antillais et américains, en partant de 10.68 en junior.

C'est avec lui que Fodday SILLAH formé jusqu'en cadet en Sierra Léone par DUFOUR, accompagné en France en junior par BARTHEL, a réussi ses pb à 20 ans mais hélas en est resté là.( 10.61/21.01/46.64)

YVES a  conseillé de nombreux sprinters lorrains de talent, apportant son concours par exemple à
Michel Thomas responsable du lycée sports études de Bar le duc fréquenté par les juniors ERIC GUY et MC CAZIER
ou à Sylvain Gonigam,  père et coach des deux jumeaux magnifiques

Au centre d'entraînement du creps, il a attiré par son charisme des sprinters  lorrains qui l'ont choisi comme coach perso à l'exemple de Faouzi Zorgui formé par AVERITCHEV (qui détiendrait le rl du 400 indoor en 47.13......s'il avait opté plus tôt pour la nationalité français )

Yves a attiré  par son charisme en LORRAINE des sprinters non lorrains comme CERIL ou DUFERNEZ  et il a fait revenir pour une saison la reine MC CAZIER 

Ensuite il a coaché en BRETAGNE et aux Antilles d'autres talents comme celui de  Patricia GIRARD mais toujours pendant des interim, succédant à un coach et transmettant à un autre.

 YVES pour cette raison n'a pas voulu s'approprier de résultats en citant des noms ....Je n'en dirai donc pas plus pour lui et je lui cède la parole.




J’ai découvert l’athlétisme grâce à mon professeur d’éducation physique en 5ème au lycée de Vannes(56), Monsieur Corvellec qui était un pratiquant lui-même et qui m’a communiqué sa passion pour ce sport. Il m'a fait participer pour la première fois à un triathlon(OSSU) où j’ai découvert le lancer poids et le saut en hauteur, en sachant que le 60 m était déjà ma distance de prédilection. Ensuite monsieur Corvellec m’a accompagné, à un des clubs locaux le véloce Vannetais (VVUS). Par la suite j’ai été pris en main par Gilbert Rozo (champion de Bretagne du 800 m et basketteur de bon niveau régional). Celui-ci a axé ma préparation et surtout ma formation sur l’endurance, en me faisant découvrir un travail varié, et les bases de l’effort de longue durée. Comme c’était ce qu’il connaissait de mieux il a voulu faire de moi un coureur de 800 m. J’ai donc fait du 300 m en cadet (cela existait déjà) et une approche du demi fond avec le 1000m. J'ai donc préparé en junior le 800m et stupeur le 19 mai 1963(le jour de la saint Yves) à Auray( Morbihan), je réalise 2'4'' au 800m, dégouté je m'inscris au 100 m et je réalise contre toute attente et sans préparation spécifique 10''8( je suis obligé de rappeler que c'était sur une cendrée). Cette performance me donnera envie de faire du sprint, même si je réalise la même année 1'59''8 au 800 et 2'39''8 au kilomètre en fin de saison. La même année je réussis l'entrée au CREPS de Nancy pour y préparer la maitrise d'éducation physique. A Nancy je signe au CA Nancy et je m'entraine avec Gilbert Varlot, entraineur éclectique. Avec lui je répète une quantité de fois 11'' sans jamais battre mon record personnel.

De cette période vient ma volonté d'entrainer. Je débute mon métier de Maître d'éducation physique, au collège d'Essey les Nancy. Avec les conseils bienveillants de Gilbert je prends le temps de comprendre et de me lancer dans le métier d'entraîneur. Le premier athlète qui bat mon record s'appelle
« Battu »ce n'est pas banal pour un sportif, il réalise 10''7 en junior et devient le premier athlète formé dans ma structure club. Ensuite c'est l'intégration à la jeunesse et sports comme CTD en Meurthe et Moselle grâce à Serge Bord avec qui je vais faire un long chemin fructueux qui m'amènera de CTR à entraineur National. Cette expérience sur le « tas » a été complétée par des formations au sein de la FFA avec la réussite aux diplômes de 3eme degré courses, sauts et lancers. Je ne citerai pas de performances d'athlètes issus de mon groupe d'entrainement car beaucoup ont été formés ailleurs. Néanmoins je souhaiterais mettre en évidence le travail effectué avec Corinne Grimont Bédard, spécialisée au saut en longueur et qui se reconvertira tardivement au 100m haies. Après quelques années de travail elle réalise 13''16 au 100m haies l'année des JO de Barcelonne, sans pour cela se qualifier. Elle y découvre des motivations qui seront stoppées par une grave blessure au saut en longueur. De cette période, je retiens la volonté de structurer la Région en participant à la création, de 3 sections « sports étude », Bar le duc, Remiremonrt et Sarrebourg. Celles-ci ont participé à la formation d'une génération d'athlètes Lorrains exceptionnelle: C'était l'époque des Thiébaut, Cazier, Brige, Gonigam, Marquant, Piolanti, Grimont, ETC...En 1984 nous ouvrons au CREPS de Nancy le premier centre d'entraînement décentralisé. Le but est de continuer le travail initié au sein des clubs et des sports études et ainsi permettre l'éclosion de la génération des athlètes cités plus haut. Je ne souhaite citer aucune autre performance (à part celle de Corinne). Je considère que l'entraîneur doit toujours être à l'écoute afin de canaliser les options prises par l'athlète et ne jamais se mettre en avant. Les résultats appartiennent aux athlètes et l'entraîneur doit être plus présent lorsque ceux ci ne sont pas conformes aux attentes. J'ai terminé ma carrière professionnelle en Guadeloupe(10ans) où j'ai continué à entraîner jusque au 1er mars 2007. Là aussi j'ai constaté que les problématiques structurelles, freinatrices des réussites étaient les mêmes que celles rencontrées sous nos latitudes moins clémentes.

Donner des conseils cela fait vieux patriarche que je ne serai jamais, néanmoins je souhaite dire:

 que le métier d'entraîneur(même bénévole) est un métier, passionnant car il vous renvoie toujours à votre jeunesse et vous permet de mieux comprendre l'autre.

 En temps qu'entraîneur il me semble souhaitable pour être efficient de laisser la plus grande part de nos actions à la création sans quoi rien n'est possible. Planifier bien entendu, il faut connaître le chemin, mais on peut créer tardivement la séance et pourquoi pas dans l'action afin de profiter au maximum, des circonstances, de l'instant (l'athlète, le contexte extérieur du jour, de votre sensibilité du moment, Etc..). Par contre il est indispensable de ne jamais oublier de noter à postériori ce qui a fait le bien fondé de cette séance. C'est la séance qui compte pas l'enchaînement de celles ci. Une séance réussie peut modifier toute une programmation même la plus aboutie possible.

Je terminerai en formulant le souhait que soit mise en place rapidement une politique volontariste de professionnalisation de notre encadrement technique. Les athlètes et leur progression qui sont nos préoccupations permanentes doivent être pris en charge au mieux afin de concrétiser leur projet. L'athlète est notre seul centre d'intérêt.

Charmes le 4 juin 2010 Yves Hazo

3 commentaires:

Unknown a dit…

Un grand monsieur et un super copain et ami.

Marinette a dit…

J'ai eu le plaisir de retrouver le nom de Michel Averitchev, mon cher ami depuis le collège de Talange 1996 jusqu'à son décès le jour de l'ouverture des JO de Pékin, août 2008.Je ne m'intéressais pas du tout au sport, mais nous avons sympathisé, lui pour avoir une place dans ma voiture et moi pour entendre des récits décrivant l'ailleurs rocambolesque d'un échappé possible du goulag.Michel,un original assumé, chez qui j'ai appris ce qu'est un Russe image des grandes plaines mélancoliques.Il était unique, rare. Cher Michel!

Philou a dit…

Ce matin, sans raison, son nom m'est revenu: Michel Averitchev. On etait désœuvrés le week end, mon pote athlète et moi judoka, étudiants, on traînait sur le stade histoire de se maintenir en forme, quand on l'a rencontré, lui, son histoire d'évasion d'Urss, ses amis dissidents et artistes. On buvait plus que de raison, ce qui augmentait son léger bégaiement en français... Très attachant, son âme slave nous prenait immédiatement. On riait comme des dératés... Une vie, un roman. Je suis maintenant retraité et j'aurais tellement aimé te retrouver un jour pour fouiller dans nos souvenirs . Adieu Michka.